Le temps file.
Le temps file et j’en ai vraiment pris conscience cette année.
Les mots de ceux que tu considérais hier comme de vieux cons résonnent plus que jamais en toi : « profite à fond de ta jeunesse parce qu’un matin tu te réveilles, tu as quarante balais et tu ne sais pas où toutes tes années ont filé ». Et puis un jour, tu te trouves devant une gynécologue dégotée sur Doctolib avec une note pas trop dégueu de 4,8/5 sur Google qui te demande si tu veux des enfants et qui te signale un peu abruptement, alors que tu ne venais que pour ton frottis biannuel, qu’il va falloir sérieusement s’y mettre. « Tâchez de convaincre Monsieur ! » me lance-t-elle en partant.
Après un rendez-vous pareil, tu appelles ta pote en chialant et tu te décides à en parler à Monsieur, en espérant le convaincre. Six mois plus tard, Monsieur a déserté… Tu t’achètes le Bestseller de Nicolas Boothman « Convaincre en moins de 2 minutes » et tu reprends rendez-vous chez la gynéco. Tu veux connaître tes options.
Je dois avouer que les médecins que j’ai croisés pendant cette période de perdition totale ne se sont pas montrés très rassurants et n’ont jamais évoqué le sujet tabou de la cryoconservation des ovocytes. Les médecins sont encore bien frileux sur le sujet, sans doute car la procédure n’est pas légale en France (sauf cas précis). C’est en discutant avec des copines et en écoutant des podcasts* que j’ai commencé à m’y intéresser de plus près.
[Petite parenthèse] Je déconseille vivement tous les forums sur le sujet qui font complètement flipper. Tu sais que tu ne dois pas te renseigner sur Internet, tu le sais… et pourtant tu le fais à chaque fois. Why, God whyyyyy????
Quelques semaines plus tard, je décide de partir en Belgique pour me renseigner. Tu te demandes pourquoi j’ai préféré la pluie bruxelloise plutôt que le soleil, les pinxtos et les fiestas de Barcelona… mais c’est de ma faute à moi si mon amie d’enfance a posé ses valises à Bruxelles ! Et crois-moi que le soutien de ta BFF n’a pas de prix dans ce genre de situation.
Le rendez-vous est pris dans une clinique spécialisée, place au parcours du combattant ! La clinique me demande d’effectuer une batterie d’examens avant de les rencontrer. Il me faut donc une ordonnance ! Deux options s’offrent à moi, expliquer mon projet au risque qu’il refuse prétextant que ce n’est pas légal OU plus sournois : inventer un truc pour que le médecin accepte de me faire une ordonnance. Évidemment, je choisis la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Évidemment mon médecin généraliste que j’adore et qui me connait bien refuse cordialement. Je crois même que le mot « caprice » est lancé à un moment dans la conversation. Première claque.
[Petite parenthèse] Oui la procédure est chère et n’est donc pas accessible à tous, ce qui a mon sens est scandaleux mais de là à appeler cette décision terrifiante un caprice, NON ! C’est désolant de constater toute la culpabilité et les jugements que le corps médical t’envoie dans la figure dans un moment de doute immense. Comme si le fait d’avoir 35 piges, d’être célib et de t’apprêter à entrer dans la clandestinité ne suffisait pas. Heureusement qu’ils ne sont pas tous comme ça.
Me revoilà chez la gynéco qui par chance accepte de me prescrire les examens. Alléluia !
J’ai trois mois devant moi avant mon voyage en Belgique, autrement dit trois mois pour stresser. J’attends la der-des-dernières minutes pour me rendre au labo et chez le radiologue. Ça devient réel. La peur prend le dessus. Je ne sais plus si je veux le faire. Mesdames et messieurs, faites place à l’ascenseur émotionnel (auquel je n’étais pas préparée) !
Ça coûte cher et si je ne les utilise pas, ce serait comme jeter de l’argent par la fenêtre. Autant m’offrir un beau voyage et qui sait je rencontrerais peut-être un mec là-bas. Tu ne crois pas ?
Et puis, tu savais que la congélation des ovocytes ne t’assure pas un bébé, tu augmentes tes chances de 20% je crois. Ce n’est rien !!! J’ai lu un article (un témoignage sur un forum en vrai mais ça je ne le dis pas) sur cette femme qui avait fait congeler ses ovocytes et au moment de faire une FIV, aucune fécondation n’a fonctionné et pourtant elle avait 15 oeufs au congélo, tu te rends compte 15 ?
Non et puis toutes ces hormones qu’on s’injecte… est-ce qu’on est vraiment certains que ce soit sans risques ?
Imagine ça me rend stérile ?
Et si je faisais plutôt confiance à la vie plutôt que d’essayer de tout contrôler ? Ho tu m’écoutes ?
Et puis tu sais avec mon problème de thyroïde, les hormones vont probablement me rendre un peu cinglée et j’ai tout sauf envie de pleurer non-stop pendant 2 semaines.
Tu ne crois pas que le faire c’est renoncer à l’amour d’une certaine manière ?
C’est un peu comme prendre l’assurance rapatriement quand tu voyages. Tu ne te dis pas toi que quand tu prends l’assurance rapatriement, tu as plus de chance qu’un truc horrible t’arrive ? Bah oui parce que le fait de souscrire à l’assurance, c’est envoyer un message négatif à ton cerveau qui se programme pour te donner raison et c’est là que la catastrophe arrive. Tu ne crois pas à l’influence de nos pensées sur les événements de la vie ? Moi j’y crois à fond.
Et puis au final, est-ce que j’ai vraiment envie de faire un enfant un jour ou est-ce la société patriarcale et toutes ses injonctions qu’on subit au quotidien qui me font croire que j’ai un désir d’enfant alors qu’en fait je n’en ai pas vraiment envie au fond du fond ?
Quand ta copine, si elle est toujours au bout du fil, te pose cette question capitale : « Admettons que tu rencontres quelqu’un dans un an, le bon de préférence et que vous essayiez de faire un bébé un an plus tard et qu’au bout de plusieurs mois – et je ne vous le souhaite pas – ça ne marche pas, est-ce qu’à ce moment précis tu regretteras de ne pas avoir congelé tes ovocytes ? Le faire c’est mettre toutes les chances de ton côté. C’est pas une garantie mais une assurance ».
Là, tu as beau te dire qu’il n’y a pas de problème de fertilité dans ta famille, que ta mère t’a eu tard, que ta soeur a eu sa dernière après quarante ans et que ta grand-mère était soit-disant ménopausée à soixante ans, ce n’est pas suffisant. Toutes les femmes de ma famille ont bien une poitrine généreuse et pas moi, alors la génétique tu sais…
Bon ok ! Je le fais. Je me lance.
*
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