En vérité, j’ignore pourquoi je reprends l’écriture d’un blog après des années de pause. Je ne sais pas exactement pourquoi recommencer de zéro plutôt que de reprendre l’ancien, encore moins pourquoi maintenant.

Écrire c’est vital, je ne me l’explique pas et tenir un blog m’aide à me discipliner, à tenir le rythme. Sans doute grâce à toi qui me lis et qui me pousses à ne pas te décevoir (Obliger all the way).

Pourtant entre le moment où j’ai senti l’envie forte de créer ce blog et le moment où je me suis mise à l’écriture, il s’est écoulé des mois. Je commençais à désespérer jusqu’à cette fameuse après-midi d’été.

Je me reposais, allongée sur un banc au soleil dans le jardin attenant à la maison de retraite. J’observais d’un oeil Gabriel promener sa grand-mère. Les voyant discuter, je voulus sortir mon appareil photo pour immortaliser ce moment et je me suis ravisée, comme pour ne pas en perdre une miette. J’ai continué à les regarder, presque gênée de m’immiscer dans ce moment de tendresse immense. Gabriel s’est penché sur l’herbe, a ramassé une marguerite qu’il tendit à sa grand-mère pour qu’elle la respire pendant sa balade. C’est à cet instant précis que je me suis rappelée la raison pour laquelle j’écris.

Écrire pour ne pas oublier, écrire pour se souvenir, écrire pour laisser une trace, à la manière d’une photographe qui fige le temps. Je me suis alors assise sur le banc et j’ai écrit très vite ces quelques lignes. Il fallait à tout prix que je fixe dans ma mémoire la douceur qui se dégageait entre ce garçon et sa grand-mère.

Pour ne jamais oublier ce petit bonheur et pour le lui rappeler, peut-être aussi. Voilà pourquoi j’écris.

J’envisage ce blog comme une fenêtre sur ma planète, mon quotidien, mes pensées en colimaçon et toutes ces images qui me meuvent.


Écrire et continuer à s’émerveiller. Écrire pour se souvenir.

 

À toi ma Suzou.