T’es-tu déjà demandé si tu étais née au bon endroit, au bon moment, et comment serait ta vie si tu changeais d’espace-temps ?

Le plus souvent c’est sous la douche que je laisse libre cours à mon imagination et que je me pose tout un tas de questions métaphysiques. Si tu colles ton oreille suffisamment fort contre la porte, tu dois pouvoir capter des bribes de mon discours de remerciement aux César ou la remarque cinglante que j’aurais lancée à ma boss, si seulement je ne m’étais pas dégonflée.

C’est lorsque que je dois me laver les cheveux que je m’invente les plus belles histoires. Il y en une qui revient régulièrement et que j’ai eu le temps de peaufiner au fil des années. Je l’ai appelée : « Et si j’étais née dans les années 50 ? ». Je ne peux pas m’empêcher de donner un titre accrocheur à chacun de mes récits (déformation professionnelle).

Je m’imagine adolescente. J’ai 16 ans. Je porte une robe vichy rose et blanche légèrement bouffante et cintrée à la taille. Je déambule dans les couloirs du lycée, socquettes blanches à volants et tennis noires aux pieds. Un foulard à pois enroulé autour de ma queue de cheval flotte dans l’air à chacun de mes pas. J’adore ce foulard, c’est maman qui me l’a offert. Dans cette vie, je suis blonde aux yeux verts. Je vis dans le Minnesota et sort danser le Twist au Palazzo tous les week-ends avec mes copines. Mes parents s’appellent Bob & Sue pour les intimes. En vrai c’est Robert et Suzanne. Ils sont professeurs de biologie tous les deux. J’ai une petite sœur aussi, Lizzy ; elle m’emprunte tout le temps mon maquillage sans me demander la permission, ça m’horripile !

Et puis, il y a Jed. Jed, c’est mon énigme adorée… À la fois tendre et rebelle, réservé et audacieux, il se moque bien de ce qu’on pense de lui, et moi, j’adore ça. Il est libre.

Tous les matins, il vient au lycée au volant de sa Mercedes vert d’eau et je rêve du jour où il m’invitera voir un vieux film des années 20 au drive-in. J’espère que papa et maman me laisseront y aller. Je pourrai alors m’asseoir à ses côtés, reposer ma tête sur son épaule et respirer son odeur, comme dans les films à l’eau de rose que l’on regarde avec Lizzy. Ensuite, nous débattrions du film et de la vie des heures durant, allongés l’un près de l’autre sur le capot de son aimant à filles.

Soudain, tout s’arrête dans un nuage de buée alors que mon corps commence tout juste à trembler.

…Il n’y a plus d’eau chaude et je vais être en retard au bureau…

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