Je lis lentement.
Je lis lentement parce que finir un livre qui me plaît me rend triste. Parfois je pleure. Attention, je ne pleure pas à chaque fois. Mes larmes se méritent.
C’est arrivé hier après-midi. À peine avais-je fermé le premier roman d’Olivier Liron, qu’un vent de mélancolie s’est fait sentir. L’exaltation qui annonce l’absence… et l’envie pressante de les retrouver. Je sais comment stopper net le chagrin : commencer un nouveau roman. Je n’en ai pas envie. Pas tout de suite. C’est trop tôt. Je me suis attachée à cette histoire « violentique » (j’aime bien inventer des mots. Celui-ci mélange violente et romantique), aux personnages, à cette plume. J’aurais l’impression de les trahir si j’enchaînais avec une nouvelle lecture sans savourer le manque.
Je ne sais pas bien raconter les livres que j’ai lus. C’est pareil pour les films ou même les histoires que j’écris. Il suffit qu’on me demande de quoi ça parle pour que je me décompose. Je lance des mots dans le désordre, me perds dans de minuscules détails, et finis par douter de moi-même. Ai-je vraiment lu ce livre ?
Je pourrais te dire que Danse d’atomes d’or d’Olivier Liron, c’est l’histoire d’une belle rencontre, de poésie, d’ivresse, d’un amour charnel mais pas que, d’un destin, puis d’un autre. C’est l’histoire d’une lumière qui ne s’éteint pas, d’un rire communicatif, de post-it. C’est l’histoire des points d’interrogation qui ponctuent la vie. Olivier Liron l’explique bien mieux que moi dans les dernières pages de son roman. Écoute.
Ça parle de quoi ?
Lire un livre que tu ne peux pas lâcher c’est enivrant, tu ne trouves pas ?
Pendant 3 jours, Loren et O. sont restés à mes côtés. Dans le train, au bord de la piscine, à une terrasse de café ou aux toilettes. Virgile Vediani m’a fait rire le temps d’une énième insomnie, Josefa, Telma et Livia nous ont rejoint dans mon lit, la nuit suivante. C’était bien. C’était beau. Je me demande si je suis seule à vivre aussi intensément chacune de mes histoires, réelles ou fictionnelles. Je me souviens avoir aimé un homme et de nos soirées ciné sur le canapé. Lui, me fixait du regard en souriant et répétait comme le refrain d’une mauvaise chanson : « Laura, tu sais que ce n’est pas vrai ? Les personnages ne sont pas réels, tu le sais ? ». Évidemment. Mais pourquoi garder ses distances et se couper de toute sensation ? Les émotions sont bien réelles elles !
J’aime la démesure des premiers romans. Danse d’atomes d’or c’est embarquer dans l’intimité d’O. Sans retenue, il partage son histoire, ses pensées, son corps, ses parts d’ombre et toute sa poésie. Sans en avoir la certitude, j’ai eu l’impression de faire la connaissance d’Olivier Liron, de découvrir un peu de lui à chaque nouvelle page. J’ai eu envie d’en savoir plus encore. Et puis je me suis questionnée… beaucoup.
Je me suis demandée quel jour de la semaine était mon préféré et si j’avais déjà vécu un coup de foudre similaire. J’ai réalisé qu’une carte routière est accessoire quand on ne sait pas où l’on se trouve. Je me suis promis de relire le mythe d’Orphée et de visionner le ballet de la grande Pina Bausch, par la même occasion. J’ai eu une envie de fête foraine. Je me suis rappelée avoir proposé à un ami de m’y accompagner quelques semaines en arrière. J’ai souri quand j’ai vu apparaître mon prénom puis mon nom dans les premières pages du livre. Je me suis demandée si c’était un signe. Un signe de quoi ? Je ne sais pas. Et puis, je me suis imaginée me remettre d’une telle disparition. En serais-je capable ? La violence d’un départ sans crier gare est-elle plus insurmontable que la vérité ? Je préfère parfois le flou qui se glisse entre les pointillés. Je me suis dit que je repartirais bien à Cuba et que j’aimerais lire davantage sur la santería qui me fascinait adolescente. Je me suis souvenue des vestiges d’une cérémonie, des petites poupées, des coques en coco et des coquillages disposés aux pieds des arbres de la Havane. Je me suis attardée sur les mots. C’est important d’employer le bon mot, tu ne crois pas ? Moi, j’ai souvent l’impression que le mot juste ne se cache pas loin. Je le cherche. Parfois j’abandonne. J’emploie un synonyme qui ne me satisfait pas. Je n’ai jamais aimé jouer à cache-cache. Plus tard, je me suis interrogée sur le processus d’écriture. J’apprécie la liberté avec laquelle Olivier Liron change de point de vue au cours du récit. Quand j’écris j’oublie que je suis libre. Je trouve d’ailleurs que c’est ce qu’il y a de plus difficile dans l’écriture : ne pas se censurer et rester libre. Surtout rester libre. J’ai aimé les scènes sensuelles et la justesse avec laquelle le corps et le désir féminin y sont décrits. J’ai aimé le romantisme aussi. Pourquoi les hommes ne sont-ils plus romantiques ?
Danse d’atomes d’or est de ces livres qu’aussitôt terminé, il te faut relire. Ne surtout pas en perdre une miette. Ne passer à côté d’aucun détail. Un doux souvenir. Une danse de lumière et d’ombres.
À chaque nouvelle lecture, je note mes phrases favorites.
Je te les livre.
Prends-en soin.
Mes phrases favorites
Ps – À la toute fin, Olivier Liron écrit : « On recourt au miroir des mythes quand, dans la vie, nous ne nous comprenons pas nous-mêmes. » Je me suis alors demandée quel serait mon mythe et quel serait le tien ?
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